Le projet à l’origine de la communauté de la Dynamique Mulhousienne est la fusion des secteurs et paroisses pour un avenir commun. Le projet de vie de la Dynamique mulhousienne, faire communauté ensemble, réunit les forces pour un avenir commun. La communauté se construit autour de 10 objectifs qui sont aujourd’hui en grande partie effectifs :
Ces 10 objectifs ont créé la paroisse Dynamique Mulhousienne et sont aujourd’hui au coeur de son existence. Loin de le considérer ces objectifs comme accomplis, ils restent une ligne directrice, mais il est possible de regarder au-delà de l’existant.
La fusion des paroisses laisse des lieux disponibles…
Nous voulons aujourd’hui regarder encore plus loin, en prenant en compte ce qui a été laissé de côté pour en faire quelque chose.
Les organisateurs de cette rencontre m’ont demandé de revenir sur les dix objectifs de la Dynamique mulhousienne qui constituent une feuille de route de grande qualité. Comment ces dix objectifs reposent-ils sur une conception de l’Eglise ? D’où la question : qu’est-ce que l’Eglise ? De nombreuses définitions ont été énoncées. Je ne les passerai pas en revue.
Je préfère demander au philosophe Paul Ricoeur de nous aider. En 1967, ce penseur protestant donnait une conférence sur l’Eglise, conférence qui a donné matière à un ouvrage Plaidoyer pour l’utopie ecclésiale. J’en retiens deux idées force :
– L’Eglise assume un service d’aide spirituelle, au service de chaque personne qui cherche sens à sa vie.
– L’Eglise assume un service public, au service de tous, croyants et incroyants, membres et non-membres.
Pour assumer ces deux services, service de chacune, de chacun et service public, Paul Ricoeur traçait un chemin. Ce chemin n’était pas tracé pour l’Eglise mais de manière générale. Moi, je vais le suivre, ce chemin, dans le cadre de notre réflexion. Ricoeur l’a titré Parcours de la reconnaissance, dernier ouvrage publié avant sa mort survenue il y a vingt ans exactement, comme un testament qui nous est ouvert et offert.
La reconnaissance est d’abord la soeur de la connaissance.
– C’est en premier lieu connaître ce qu’est la Dynamique mulhousienne, son histoire, son évolution démographique notamment, l’érosion considérable de ses membres, la mise en jachère des bâtiments, la vitalité qui l’anime, les relations avec les autres communautés protestantes, évangéliques, catholiques, israélite, musulmanes, bouddhistes… de l’agglomération mulhousienne, les oeuvres de l’Armée du Salut, de la Cimade, de la Fondation du Diaconat…
– C’est connaître ce qu’est notre ville, les tensions qui la traversent, les atouts qu’elle possède, les projets qu’elle porte.
– C’est connaître notre société fragmentée, notre monde tourmenté, les crises démocratiques, écologiques, économiques qui menacent le vivre-ensemble et la survie du vivant, les blocages qui sont les nôtres à nous savoir partie prenante du dérèglement climatique.
Mais il ne suffit pas de connaître, encore faut-il reconnaître : empruntons le parcours de la reconnaissance proposé par Paul Ricoeur, en l’appliquant uniquement aux liens qui existent entre moi, nous, les autres d’une part, et d’autre part l’expression de l’Eglise que nous nommons Dynamique mulhousienne. Cette reconnaissance ne peut être que subjective, elle est liée à ma perception personnelle, à notre perception collective.
Qu’est-elle pour moi, pour nous, pour les autres ? Ce sont des gens, ce sont des édifices, ce sont des activités auxquelles chacun participe plus ou moins. C’est donc identifier cette Dynamique. C’est la distinguer des autres, sans s’opposer aux autres.
– Il y a moi, c’est-à-dire chacun, chacune. J’ai souvent dit et souvent entendu : oh, mon Eglise, je ne la reconnais plus. Je n’arrive plus à l’identifier. A la distinguer. Si je n’y arrive plus, c’est parce qu’elle a changé. Elle est devenue pour moi méconnaissable. A moins que ce soit.. moi qui ai changé. Et que ce soit moi qui suis devenu méconnaissable. Je ne suis plus le même, j’ai vieilli, j’ai évolué.
– On pourrait aussi parler de nous. Reconnaissons-nous notre Eglise ou est-elle devenue méconnaissable ? Parce qu’elle a changé. Ou bien parce que c’est nous, collectivement, qui avons changé ? Nous qui avons besoin d’autres choses, d’autres activités, d’autres besoins, d’une autre spiritualité en rapport avec notre époque.
– Il en est de même pour les autres Mulhousiens. Reconnaissent-ils l’Eglise dont ils auraient besoin, en tant qu’enfant, en tant que jeune, en tant que vieux ? En tant qu’étrangers? En tant que pauvres? En tant que croyants, indifférents, athées ? En tant que plutôt évangélique ou plutôt libéral ?
La question est donc double :
– Est-ce que je reconnais mon Eglise telle qu’elle s’identifie sous le nom de Dynamique mulhousienne ?
– Et est-ce que je me reconnais moi-même ? C’est quoi se reconnaître ? Paul Ricoeur répondait : je me reconnais quand je peux. Je peux quatre choses. Je peux m’exprimer (c’est que je fais en cette heure). Je peux agir à ma mesure. Je peux raconter mon propre parcours. Je peux être responsable de ce que je dis et de ce que je fais. C’est ainsi que je me reconnais.
Voici la première étape de la reconnaissance qui consiste à identifier.
Que se passe t-il entre mon Eglise et moi, entre notre Eglise et nous, entre l’Eglise et les habitants de notre ville ? Sommes-nous liés, elle et moi, elle et nous, elle et les autres, par une histoire, par un partage, par une communication et surtout par une communion? Dans la reconnaissance mutuelle, dit Paul Ricoeur, il y a toujours le don et le contre-don.
– Qu’est-ce qu’elle me donne et qu’est-ce que je lui donne ?
– Qu’est-ce qu’elle nous donne et que lui donnons-nous ?
– Que donne-t-elle aux habitants de Mulhouse et que lui donnent les habitants de Mulhouse ? L’échange n’est pas marchand. Il n’est jamais égalitaire. Mais il y a nécessairement partage pour que la relation soit vivante. Le don et le contre-don sont semblables à la respiration. Je vis au rythme de ma respiration.
– Donner son souffle, donner ce que je suis, ce que nous sommes, donner aux autres, donner à mon Eglise, à notre Eglise. Mais très vite, je suis à bout de souffle quand je donne.
– Alors, il me faut inspirer, donc recevoir des autres, de l’Eglise : c’est le contre-don.
Accueillir le souffle dans mes poumons, recevoir, être nourri spirituellement, intellectuellement, affectivement…
– Mais la respiration ne fonctionne pas en deux temps. Elle fonctionne en trois temps. Je donne. Je reçois. Et entre-temps, je retiens ma respiration. Je laisse en moi le silence travailler, m’inspirer avant de donner à nouveau. Expirer, inspirer, être inspiré, expirer, inspirer, être inspiré… C’est le rythme de l’Esprit. Don, contre-don, silence. Vie intérieure, engagement personnel et collectif, silence…
C’est une réalité, mais une réalité très subjective. En quoi suis-je reconnu(e) par mon Eglise, par la communauté, par les habitants de Mulhouse dans mon identité, dans ma personnalité, dans mes talents, dans mes défauts, dans mes manquements, reconnu(e) comme une soeur, comme un frère ? Chacun, chacune a besoin d’être reconnu(e) ainsi.
C’est « terriblement » subjectif, c’est vrai, mais c’est fondamental. C’est reconnaissable à des signes : un sourire, un bonjour, un « comment ça va? », une bienveillance… Mais encore, en quoi mes services, mes capacités, mes ofires de service sont-ils pris en compte ? En quoi suis-je reconnu(e) dans mes besoins de spiritualité, d’aide matérielle, de secours, de soin, de fraternité…? Et réciproquement, en quoi puis-je permettre à l’autre de se sentir reconnu(e) ? C’est le rythme de l’amour, de l’espérance, de la foi. En quoi les habitants de Mulhouse se sentent-ils reconnus par la Dynamique mulhousienne, donc par nous, dans leurs besoins de spiritualité, d’aide matérielle, de formation, de culture, de célébrations, de beauté…? Et en quoi notre Eglise est-elle reconnue par les habitants comme un service public, au même titre que la poste, l’école, l’administration, l’hôpital… Notre Eglise, en tant que service public. Donc utile.
Je suis reconnaissant, nous sommes reconnaissants, les habitants de Mulhouse sont reconnaissants de ce que l’Eglise m’apporte, nous apporte, apporte à la ville comme un service personnel et comme un service public. L’Eglise, corps du Christ, est reconnaissante de l’énergie spirituelle qui la grandit. C’est le sentiment subjectif mais aussi le constat objectif d’un cadeau, d’une grâce qui nous conduit à dire : merci ! C’est ainsi que naît la joie de vivre et de servir.
J’aimerais terminer par une réflexion qui, pour moi, est une obsession. Pardonnez-moi de l’asséner encore et encore en profitant de manière éhontée de cette tribune. Je reprends ce que disait Paul Ricoeur en 1967: nous avons besoin d’une part de grandir spirituellement, d’avoir une vie intérieure, pour pouvoir donner, offrir, pour que l’Eglise soit service public. Je l’ai déjà souligné. Un grand théologien, Jerome Berryman, décédé en juillet, disait que l’Eglise vivra un jour sa révolution copernicienne. Comme lorsque l’occident chrétien a compris que la terre n’était pas le centre de l’univers, mais qu’elle faisait partie d’une galaxie, d’un univers. La révolution copernicienne de la Dynamique mulhousienne, c’est quand elle aura placé au centre de ses préoccupations de service spirituel, au coeur de sa mission de service public, les enfants. Non pas (seulement) pour assurer sa reproduction démographique, son avenir. Mais essentiellement pour vivre le présent. Non pas au service seulement des enfants protestants. Mais au service de tous les enfants de notre ville. Parce que l’adulte ne peut entrer dans le Royaume de Dieu que s’il comprend ce qu’est la foi, la confiance, telle que la vit l’enfant. Pour grandir comme adultes avec l’enfant. Parce que nous avons besoin de grandir dans la foi, il nous faut vivre avec des enfants. Replacer l’enfant au centre de notre cercle comme Jésus l’avait fait : ce n’est pas un onzième objectif mais ce à quoi on reconnaît l’Eglise et le Royaume de Dieu.
La connaissance de notre monde, de notre ville, de notre situation, est importante.
Emprunter le parcours de la reconnaissance est décisif. Mais que seraient la connaissance et la reconnaissance sans sa source: la naissance ? À la fois naître, re-naître de nouveau, grandir avec les frères et soeurs en Christ, avec tous les autres habitants de notre belle ville, tous enfants d’un même Père et Mère que nous nommons Dieu.
Des Post’it et des stylos sont mis à disposition pour se laisser aller à rêver en répondant à la question posée individuellement :
Qu’est-ce que vous rêvez de voir exister au sein de la paroisse Dynamique Mulhousienne dans 5 ans, comment imaginez-vous notre Paroisse ?
Seule consigne : un post-it par idée.
Présentation des 4 fonctions de l’église :
Service public : leitos (du peuple, public) + ergon (oeuvre, action)
Écoute de la parole, louange et prière communautaire
À l’écoute de cet Autre qui donne sens à l’existence, concerne donc la théologie.
Précarité : étymologiquement de prier l’autre precaré
André Dumas : Pouvoir donner c’est notre dignité et avoir conscience du besoin des autres.
Etre en situation de demande constante est une perte de dignité
Étymologie : com – munus (latin) : Des choses en commun
Service publique, office au service de la communauté, ce que fait l’un au profit de l’ensemble. Roberto Esposito : communauté des dissemblables.
Prise en compte des différences pour construire un mélange, un partage.
Proclamation par un héraut : annonce. Touche au prosélytisme et à l’Évangélisation, la Prédication de l’évangile. Une vérité à découvrir ensembles.
Jacques Maury, Mission n°105, septembre 2000, p.10 : C’est lorsque l’Évangile est partagé qu’il devient cette puissance de vie, non transmise de l’un à l’autre, mais reçue par les deux ensemble, comme ce qu’ils ne connaissaient ni l’un ni l’autre avant de l’avoir reçu ensemble.
Chacun dépose ses post-its sur une feuille rappelant une des 4 fonctions selon son choix et compréhension
Composition des groupes de réflexion par fonctions de l’Église avec un animateur par groupe :
– Groupe Liturgie : Bertrand
– Groupe Communion : Richard
– Groupe Diaconie : Francis
– Groupe Annonce de l’évangile : Joachim
Chaque groupe désigne son rapporteur (secrétaire), récupère les Post-its pour les organiser
suivent 3 grandes parties :
– ce qui existe déjà ;
– ce qui est à développer ;
– ce qui est à créer.
Des feuilles A3 et du Paper Board sont mis à disposition pour le reporting.
Un temps de travail d’une heure a été prévu par petit groupe.
Hélène Bourdel, Michel Bourguet, Anne-Laurence Gutbub, François Muller, Brigitte Schneider, Nampoina Razafimaholy
Caroline Berger, Hadidja Blec, Catherine Foerderer, Violette Kayser, Mariane Prigent, Marie-Christine Prioux, Pierre Said, Brigitte Schneider.
Hadidja Blec, Ségolène Fausten, Catherine Foerder, Marianne Prigent, Vaniala Razafimaholy.
Prochaine rencontre
jeudi 2 octobre 2025 à 19h00
Rendez-vous dans la salle du premier étage de la Maison du Protestantisme (12 rue de la Synagogue)
Cette rencontre sera sous le format Smart Group, animée par Bertrand Mathys. Prévoir une disponibilité de 2 heures.
Pour participer à ce groupe, n’hésitez pas prendre contact :
bertrand.mathys@uepal.fr
Groupe de travail à ce jour :
Hélène Bourdel, Michel Bourguet, Anne-Laurence Gutbub, François Muller, Brigitte Schneider, Nampoina Razafimaholy
Prochaines dates :
Planification des rencontres pour 25/26 les premiers jeudi de chaque mois de 19 à 21 heures dans la salle du Conseil à la Maison du Protestantisme :
– jeudi 2 octobre ;
– jeudi 6 novembre ;
– jeudi 4 décembre ;
– jeudi 5 février ;
– jeudi 5 mars ;
– jeudi 2 avril ;
– jeudi 7 mai ;
– jeudi 4 juin.
Bilan de la rencontre du 26 juin 2025
Fonctionnement de l’équipe liturgique
Le constat (fait à la précédente réunion) est que les participations aux cultes des laïcs sont demandées trop tardivement et pas assez régulièrement sollicités.
Ce sera aussi l’occasion de définir les cultes organisés par l’équipe liturgique.
Diversification des cultes
Une demande récurrente et forte par le groupe est de multiplier les cultes, apporter une diversité de lieu et de temps.
Saint-Jean : Office du vendredi soir
Olivier et Bertrand proposent de profiter des cloches qui sonnent à St-Jean tous les vendredis soir à 18H30 pour célébrer un court office.
Cet office de 20 minutes pourrait avoir un déroulement qui suive le calendrier liturgique :
Ce court office aura lieu chaque vendredi soir de 18h30 à 18h50, les portes ouvertes pour que tout passant puisse en profiter.
Bertrand s’occupe de gérer la permanence des officiants et Olivier des organistes.
Les feuilles de déroulement seront produites dans l’été pour faciliter la participation des uns et des autres.
Dornach : Culte pour enfants : Godly play
Terre Nouvelle : Culte louange et méditation
Il est proposé de célébrer un culte mensuellement à Terre Nouvelle le samedi soir à 18H00.
Ce culte serait célébré avec d’autres types de musique que les orgues, comme piano, guitare ou percussions.
Ce culte devra être de type différent des cultes réguliers à Saint-Martin.
Saint-Marc : à réfléchir, en lien avec l’activité artistique.
Prochaine rencontre : jeudi 2 octobre de 19 à 21 heures à la Maison du Protestantisme
Bilan de la rencontre du 12 mai 2025
Après un long temps d’échange qui a permis de définir ce que nous voulions faire ensemble de ce groupe, nous sommes entrés dans le vif du sujet. Il a été question de bien différencier ce groupe issu de la rencontre du 1 mars, du groupe liturgique qui participe ponctuellement aux cultes. La proximité des appellations a pu créer un qui priquos.
Ce groupe « Liturgie » issu de la rencontre du 1 mars est amené à réfléchir à long terme sur la fonction liturgique de la paroisse de la dynamique mulhousienne, et proposer des alternatives pour une vie plus riche de la paroisse dans sa fonction liturgique.
S’il y a quelque chose qui unit les présents à cette rencontre, c’est l’envie de participer activement aux cultes. Il y a ensuite une grande diversité d’attentes au niveau du culte lui-même voir même du lieu. Les rêves de cultes idéaux sont aussi nombreux que les présents, mais s’il y a un dénominateur commun, c’est celui de la participation active du plus grand nombre. Est apparu une insatisfaction globale sur ce qui est actuellement proposé au sein de la Dynamique Mulhousienne, en manque de culte différents, comme par exemple un message proposé uniquement à travers un conte.
Un consensus s’est dégagé sur l’envie de construire des cultes différents, dans des lieux différents, d’augmenter l’offre de cultes proposés pas la Dynamique Mulhousienne, en s’appuyant sur les forces vives, non seulement pastorale (actifs ou retraités) mais aussi les prédicateurs laïcs et membres de la communauté.
Il est apparu que le groupe liturgique, composé des membres qui se sont portés volontaires pour participer aux cultes, n’est pas suffisamment appelé à contribution. Les demandes de lectures au culte se font au dernier moment et cela ne facilite pas la participation active. L’organisation actuelle des participations au culte ne fonctionne visiblement pas bien, il serait judicieux de le revoir. Il a été imaginé de proposer une rencontre régulière voir systématique où chacun puisse être libre de venir pour remplir le planning ensemble et participer activement aux réflexions sur les cultes à venir.
Pour ce qui est de la mise en marche de tout projet qui touche au fonctionnement de la Dynamique Mulhousienne, il est apparu important voir primordial de prendre son temps. L’histoire de la création de la Dynamique Mulhousienne a laissé des blessures et il n’est pas utile d’ajouter de la tension mais participer à l’épanouissement de chacun.
Nous projetons notre prochaine rencontre pour entrer plus en détail sur le type de culte que nous aimerions proposer à définir une organisation à proposer aux acteurs de la Dynamique Mulhousienne.
Prochaine rencontre : jeudi 26 juin de 19 à 21 heures à la Maison du Protestantisme